Synopsis

 

" Muller vivait depuis neuf ans dans le labyrinthe. Maintenant, il le connaissait bien. Il savait ses pièges, ses méandres, ses embranchements trompeurs, ses trappes mortelles. Depuis le temps, il avait fini par se familiariser avec cet édifice de la dimension d'une ville, sinon avec la situation qui l'avait conduit à y chercher refuge. "

Tous les hommes qui avaient tenté de pénétrer dans le labyrinthe de Lemnos avant Muller étaient morts d'une façon atroce. Tous ceux qui avaient essayé de l'y rejoindre par la suite avaient été massacrés.

Aujourd'hui, Ned Rawlins a reçu l'ordre de ramener Muller sur la terre, sa planète natale. Qui, neuf ans auparavant, l'a impitoyablement chassé...

 

Avis

 

    J'ai eu l'occasion de lire plusieurs oeuvres de Robert Silverberg, notamment "Les royaumes du mur", que j'avais bien aimé, mais aussi "Les monades urbaines", que j'avais adoré.

 

    En attaquant l'homme dans le labyrinthe, je m'attendais à quelque chose de plus... Sombre. Ou en tout cas, de me sentir un peu oppressé. Je n'ai pas ressenti ça.

 

    Attention, cela ne veut pas dire que je n'ai pas aimé ma lecture, je me suis laissé porté par Robert jusqu'à l'intérieur de ce labyrinthe (heureusement, car sinon je serais sûrement mort plus d'une fois) à la rencontre de Muller.

 

    Muller s'est exilé là depuis neuf ans pour une raison qu'on ignore (au début en tout cas). On ignore réellement, jusqu'à la fin, comment lui plutôt qu'un autre a réussi à pénétrer dans le labyrinthe. C'est succinctement soulevé à un moment donné, mais pas révélé pour autant. On peut supposer que c'est à cause de son "état" que les pièges ne se sont pas déclenchés et qu'il a réussi facilement à pénétrer dans cet édifice mis en place par une très ancienne civilisation. Ainsi Muller vit en plein milieu du labyrinthe, avec plein d'appareils anciens dont il ne sait pas se servir, ou basiquement, mais aussi avec des systèmes qui le font s'interroger. Notamment des pylônes en forme de cônes qui tournent sur eux-mêmes, disposés tout autour de la place. Il y a également une pierre qui change de forme et de couleur, mais Muller n'a jamais su en neuf ans établir un "schéma de récurrence" lui permettant de savoir dans quelle situation la pierre évolue de telle ou telle manière.

 

    Tout ce que je vous raconte là est expliqué dès les premières pages, mais c'est pour vous souligner le fait que "L'homme dans le labyrinthe" s'intéresse davantage à l'Homme (avec un grand H) qu'au labyrinthe. Ce dernier restera mystérieux jusqu'au bout, et ce n'est clairement pas plus mal. Après tout, l'ancienne civilisation a disparu depuis des millions d'années, donc il est judicieux de penser que l'humain n'a pas réussi à percer les secrets du labyrinthe. Surtout qu'ils n'ont jamais réussi à le pénétrer ! Bref, le labyrinthe est finalement un contexte, mais il est bien plus que cela, il est un peu la projection de l'état de Muller. D'ailleurs, du point de vue de Muller, le labyrinthe ne parait pas si désagréable que ça au final. Il s'y sent comme chez lui.

 

    Donc, nous avons Muller qui est sur Lemnos.

 

    Le synopsis est un peu trompeur "Aujourd'hui, Ned Rawlins a reçu l'ordre de ramener Muller sur la terre, sa planète natale. Qui, neuf ans auparavant, l'a impitoyablement chassé...", car il s'agit de Boardman qui doit ramener Lemnos sur Terre. Et ce Boardman va demander à Ned de pénétrer dans le labyrinthe afin de convaincre Muller de les aider une dernière fois.

 

     Forcément, la rencontre sera intense et les discussions plutôt philosophiques. Imaginez que vous restiez neuf ans sans aucun contact humain, car vous êtes partis sous une certaine hostilité et qu'un beau jour, quelques-uns d'entre eux prennent contact avec vous. Je me suis vraiment identifié à Muller, qui s'est senti envahi.

   

    Je ne vous dirai pas pour quelle raison il doit les aider, ni comment Ned réussit à pénétrer dans le labyrinthe, car je ne veux pas vous spoiler.

 

    Je dirai juste que j'ai apprécié le personnage de Ned, jeune et naïf, mais que j'ai détesté Boardman, qui est froid et manipulateur.

 

    Je m'arrêterai là pour cet avis. Je pourrai davantage développer ce qui se passe autour, le contexte tout ça, mais je désire aussi laisser une part de découverte à celles et ceux - je pense surtout aux amateurs de SF - qui voudraient le lire.