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Titre : Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi
Auteur : Mathias Malzieu
Nombre de pages : 151
Édition : J'ai lu
Date de sortie édition : 2009
Synopsis
" Comment on va faire maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ? Qu'est-ce que ça veut dire la vie sans toi ? Qu'est-ce qui se passe pour toi là ? Du rien? Du vide ? De la nuit, des choses de ciel, du réconfort ? " Mathias, une trentaine d'années mais une âme d'enfant, vient de perdre sa mère. Sans le géant qu'il rencontre sur le parking de l'hôpital, que serait-il devenu ? Giant Jack, 4,50 m, " docteur en ombrologie ", soigne les gens atteints de deuil. Il donne à son protégé une ombre, des livres, la capacité de vivre encore et rêver malgré la douleur... Il le fera grandir.
Avis
Eden m'a parlé il y a quelques temps de ce livre, me disant que j'aimerais sûrement. Sans m'étendre sur ma vie privée, j'ai perdu ma grande sœur en 2007, puis mon grand-père il y a quelques années. Après la lecture, je me dis présentement "et si j'avais pu le lire, est-ce que ça m'aurait aidé?".
Question difficile. Dans un certain sens, je crois qu'il était préférable que je le lise maintenant plutôt que juste après la perte de ces êtres chers. C'est un très joli conte, mais je pense qu'il faut le recul nécessaire pour pouvoir l'apprécier en tant que tel. Mais un conte qui parle de quelque chose qui nous concerne tous : la mort. C'est un sujet délicat à traiter sans rentrer dans le glauque ou au contraire la mièvrerie, et je trouve que le pari de réussir à éviter les deux a été réussi pour Mathias Malzieu. Bon, il y a de l'humour noir, du cynisme et un peu de bons sentiments, mais ce n'est pas "étouffant".
Au-delà du deuil, je pense que c'est aussi une ode à la vie, même pour les choses moins mortelles : une rupture, le sentiment de perdition, les inquiétudes liées à notre quotidien et à notre futur potentiel...
Voici un petit extrait que j'ai beaucoup aimé, et qui résume, je pense, l'âme de ce livre et le message que Mathias Malzieu tient à faire passer dans son œuvre.
"Mais tu dois réapprendre à rire, à manger avec goût, tu dois rééduquer ton goût ! Sers-toi de ton ombre, lis, rêve, repose-toi, amuse-toi, même si ça te parait aussi impossible que le jour où tu as essayé de faire ton premier accord de guitare. Tout va te paraître dérisoire, mais n'abandonne rien. Ne cède rien au désespoir ! Utilise tes rêves. Et même s'ils sont cassés, recolle-les ! (...) Aime les choses ! Tu es vivant ! Et si tu es triste à mourir, c'est normal, assume-le. mais ne te laisse pas aller, va... Revendique-moi un peu ce coeur-là !"
Concernant le style d'écriture, par contre (hormis certains passages comme celui repris ci-dessus), je le trouve finalement assez brut de décoffrage. J'imagine bien l'auteur écrire ses textes d'un jet, balancer ses phrases à grands coups sur ses touches de clavier et dire "voilà, j'ai fini". On adhère ou pas, mais je pense que la "magie" aurait opéré davantage avec un style un peu plus poétique.